Histoire du château

Au-delà de ses chambres d’hôtes ou gîtes près du Puy du Fou, le Château de la Frogerie recèle une histoire qui s’étend du XIIème siècle à nos jours. Aux origines, il semblerait qu’une place forte occupait la proximité des lieux actuels. Le Seigneur Froger aurait donné son nom à la terre de La Frogerie qui à cette époque possède le titre de baronnie et le droit de haute et basse justice.

 

C’est au Seigneur Geoffroi Bouer que nous devons la construction du Château de la Frogerie, vers 1450. Fièrement dressé face à la Vendée au sud et au Pays Angevin au nord, surplombant le bocage depuis son piédestal, le château entouré de ses douves comporte alors deux métairies attenantes à sa cour, probablement là où se situent les dépendances de nos jours, aujourd’hui aménagée en gîtes de charme et permettant de pouvoir héberger lors de mariages au château.

Geoffroi Bouer se marie avec Guilhemine Turpin de Crissé, avec laquelle il aura trois filles dont :

  • Anne, née en 1452, qui épouse en secondes noces François I du Puy du Fou. De cette union naît François II du Puy du Fou, Seigneur du Puy du Fou, Baron du petit Château, Gouverneur de Nantes, à qui est attribué le château de style Renaissance servant actuellement de cadre naturel au Parc du Puy du Fou. C’est de cette lignée qu’est issue Madeleine du Puy du Fou (1637 – 1717), Princesse de Pescheseul, dernière porteuse du nom de la dynastie.
  • Jeanne, qui épouse Jean du Bouchet, fils de Seigneur de Puygreffier, de Pioger et de la Chaussée, et d’Ysabeau du Puy du Fou, l’arrière-arrière grand tante de Jeanne. Jean du Bouchet sert Charles VII et Louis XII qu’il suit en Italie, pour en revenir un poignet en moins. Il meurt à la Frogerie en 1526.

D’héritages en héritages, le château reste dans la famille mais ses terres entrent dans le domaine des Comtes de Maulévrier en 1570, par le mariage de Gilbert Gouffier (Comte de Maulévrier) et Jeanne de Cossé-Brissac (5ème génération descendante de Geoffroy de Bouer). En 1664, Édouard-François Colbert, frère de Jean-Baptiste Colbert, ministre des finances de Louis XIV, acquiert le Château de la Frogerie et ses terres, en même temps que l’ensemble du Comté de Maulévrier. C’est d’ailleurs lui qui rebâtit l’actuel Château Colbert de Maulévrier.

A la veille de 1789, seuls quelques employés logent au Château de la Frogerie. Plusieurs fois incendié durant la révolution, et notamment durant la guerre de Vendée, sa construction robuste lui fait tenir tête aux flammes.

 

En 1848, le château est vendu à une famille d’armateurs : les Peltier. Victor Peltier (1825 – 1887), leur fils, en hérite et entame de grands travaux d’embellissement et de transformation, selon le style et les goûts de l’époque. Ainsi, les deux anciennes fermes de La Gagnerie et de La Brosse sont détruites et reconstruites en 1873, conservant l’unité du château et de son paysage pittoresque à une grande échelle.

 

En 1879, les douves médiévales sont comblées et de nouvelles douves plus décoratives sont créées en contrebas du château, au sud.

Des travaux de réaménagement du château ont lieu à partir de 1885, apportant un réel confort et une vraie modernité : de grandes pièces à vivre (salon, salle à manger), de l’eau à chaque étage, le chauffage, un monte-plat (encore existant) desservant la cuisine au sous-sol et la salle à manger au rez-de-chaussée. Une coupole néo-gothique vient couronner l’escalier à vis du XVème siècle.

En 1887, la fille de Victor Peltier, Marthe, épouse le Vicomte Alfred Panon Desbassayns de Richemont, artiste-peintre. Ces derniers continuent la métamorphose du paysage sud du château avec la plantation de 22 hectares de vignes de variété hybride Seibel, peu après la première guerre mondiale. Cette exploitation viticole sera pérenne durant près de 30 ans.

 

A la mort de Monsieur de Richemont, son gendre le Comte François du Cheyron du Pavillon, développe encore l’exploitation viticole avec, en 1933, la construction de chais superposés dans les dépendances. En 1938, une cuverie moderne est édifiée, d’une contenance de 2000 hectolitres, inaugurée en fanfare le dernier dimanche de septembre 1938 avec le concours de l’harmonie Saint Joseph de Maulévrier et la présence de toute la population. Entre la seconde guerre mondiale et 1953, de nouveaux ceps viennent remplacer les vieilles vignes, mais 1955 sonne la fin de l’exploitation viticole.

Aujourd’hui, une nouvelle dimension est donnée au Château avec des chambres d’hôtes ou gîtes près du Puy du Fou qui permettent de se loger près du puy du fou et l’organisation de réceptions dans un lieu d’exception, avec notamment des mariages de luxe dans le Maine et Loire.

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